L'ESG est devenu un critère incontournable pour évaluer les entreprises et orienter les investissements. Ce guide complet vous explique tout ce que vous devez savoir : définition des trois piliers (Environnemental, Social, Gouvernance), méthodologie d’évaluation, applications concrètes en entreprise. Nous abordons également les limites de l’ESG et les alternatives qui privilégient l'impact réel sur l'environnement, comme les quotas carbone.
L'ESG est devenu un critère incontournable pour évaluer les entreprises et orienter les investissements. Ce guide complet vous explique tout ce que vous devez savoir : définition des trois piliers, méthodologie d’évaluation, applications concrètes en entreprise. Nous abordons également les limites de l’ESG et les alternatives qui privilégient l'impact réel sur l'environnement.
Qu'est-ce que l'ESG ? Définition et contexte
Définition de l'ESG
L'acronyme ESG désigne trois critères utilisés pour évaluer la performance extra-financière des entreprises : Environnemental, Social et Gouvernance.
Ces critères permettent d'analyser comment une organisation intègre les enjeux de développement durable dans sa stratégie et ses opérations :
Le pilier Environnemental examine l'impact d'une entreprise sur la planète.
Le pilier Social évalue les questions humaines.
Le pilier Gouvernance analyse la qualité du management.
Origines et évolutions
L'ESG trouve ses racines dans les mouvements d'investissement socialement responsable des années 1960 et 1970. Mais le terme lui-même émerge au début des années 2000. Il est formalisé en 2004 dans un rapport de l'ONU intitulé "Who Cares Wins".
Kofi Annan est l’un des instigateurs de l’ESG avec le rapport "Who Cares Wins"
L’ESG connait un essor depuis la décennie 2010 en raison de plusieurs facteurs :
Le changement climatique impose aux entreprises de mesurer leur empreinte carbone.
Les scandales financiers renforcent l'exigence de transparence.
Les nouvelles générations d'investisseurs et de consommateurs intègrent largement les enjeux liés à l’environnement et à la société dans leurs décisions.
Aujourd'hui, l'ESG est incontournable. D’une part, les investisseurs institutionnels gèrent des montants considérables d'actifs sous gestion ESG. D’autre part, les entreprises font face à des obligations réglementaires croissantes, notamment en Europe avec la CSRD qui rend obligatoire le reporting extra-financier.
Quelle est la différence entre ESG et RSE ?
L'ESG se distingue de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) par son approche quantifiable. Alors que la RSE est souvent déclarative, les critères ESG s'appuient sur des données mesurables. Cette approche peut permettre aux investisseurs et aux partenaires de comparer les entreprises sur leur performance durable.
Quels sont les trois piliers de l’ESG ?
Le pilier Environnemental (E)
Le pilier environnemental évalue l'impact direct et indirect des entreprises sur l’environnement.
Les émissions de gaz à effet de serre constituent le critère principal. Elles sont mesurées selon trois périmètres :
les émissions directes liées aux activités de l'entreprise (scope 1)
les émissions indirectes liées à la consommation d'énergie (scope 2)
les émissions de l'ensemble de la chaîne de valeur incluant fournisseurs et clients (scope 3).
La gestion des ressources naturelles représente un second axe majeur d'évaluation. Cela inclut la consommation d'eau, l'utilisation de matières premières, la production de déchets et le recyclage. Ainsi, le secteur industriel intègre progressivement les principes de l'économie circulaire pour réduire sa dépendance aux ressources vierges.
Enfin, la préservation de la biodiversité ne doit pas être oubliée, particulièrement pour les entreprises dont l'activité impacte directement les écosystèmes naturels. Les critères incluent la protection des habitats, la gestion durable des terres, et l'impact sur les espèces protégées.
Le pilier Social (S)
Le volet social porte sur les relations humaines au sein et autour de l'entreprise.
Les conditions de travail sont le premier critère d'évaluation. Sont évalués la sécurité au travail, la formation des employées, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, la rémunération ou encore les avantages sociaux.
Ce pilier concerne aussi la diversité et l'inclusion : représentation des femmes dans les instances dirigeantes, égalité salariale entre hommes et femmes, intégration des minorités et des personnes en situation de handicap. Par exemple, en France, la loi impose depuis 2012 un quota minimum de 40 % de femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises.
L'impact sociétal s'étend à la société dans son ensemble. Cela inclut la création d'emplois locaux, les partenariats avec des associations mais aussi le respect des droits humains – un point prégnant pour les chaînes d'approvisionnement internationales.
Le pilier Gouvernance (G)
Le pilier gouvernance évalue la qualité du management et des processus décisionnels de l'entreprise.
La transparence constitue un critère fondamental. Elle prend en compte la publication d'informations financières et extra-financières et l'accessibilité des données pour les parties prenantes et le grand public.
La gouvernance, c’est aussi l’éthique : lutte contre la corruption, respect de la concurrence loyale, intégrité des pratiques commerciales, protection des données personnelles. Les entreprises doivent démontrer l'existence de codes de conduite, de procédures de signalement des manquements, et de sanctions en cas de non-respect.
La structure de gouvernance est aussi évaluée avec comme critères l'indépendance du conseil d'administration, la séparation des fonctions de président et directeur général, la diversité des profils dirigeants ainsi que la rémunération des dirigeants.
Comment mesurer la performance ESG ?
Agences de notation ESG et méthodologies
Les performances ESG sont évaluées par les agences de notation extra-financières. Citons par exemple MSCI, Sustainalytics, ISS ESG, Refinitiv, Vigeo Eiris ou Eco Vadis. Chacune développe ses propres critères, pondérations et échelles de notation.
Leurs processus d'évaluation combinent plusieurs sources de données : données publiques, rapports publics des entreprises, questionnaires et entretiens ESG, travaux journalistiques, données d’ONG. Elles examinent à la fois les politiques déclarées et les performances réelles mesurées par des indicateurs quantitatifs.
Cependant, ces méthodologies présentent des limites importantes. Une même entreprise peut recevoir des notes très différentes selon l'agence de notation. Une étude du MIT a montré que la corrélation entre les scores ESG des différentes agences n’était que de 0,54, tandis que notations de crédit de Moody's et de Standard & Poor's étaient corrélées à 0,92.
Standards et frameworks ESG internationaux
Plusieurs standards internationaux existent à travers le monde parmi lesquels :
GRI (Global Reporting Initiative) : l'un des cadres les plus utilisés à travers le monde pour le reporting ESG des entreprises et des organisations
SASB (Sustainability Accounting Standards Board) : un standard axé sur la matérialité financière des risques ESG avec des standards sectoriels
TCFD (Task Force on Climate-related Financial Disclosures) : un cadre qui encourage la transparence des entreprises en matière de risques climatiques.
CDP (anciennement Carbon Disclosure Project) : référentiel reconnu sur les données liées au climat et à l’environnement
PRI (Principles for Responsible Investment) : initiative soutenue par l'ONU pour encourager l'intégration ESG chez les investisseurs.
Au niveau européen, l’harmonisation passe également par :
La taxonomie européenne, qui définit les critères techniques pour qu'une activité économique soit considérée comme durable.
La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), qui rend obligatoire le reporting extra-financier pour environ 50 000 entreprises européennes à partir de 2024, harmonisant ainsi les pratiques de reporting extra-financier.
Comment appliquer l'ESG en entreprise ?
Mettre en place une démarche ESG dans son entreprise
Avant de mettre en place une démarche ESG, un diagnostic de l'existant s’impose. L'entreprise doit identifier ses impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance actuels, ainsi que les risques et opportunités liés à son secteur d'activité. Cette analyse permet de prioriser les actions.
Pour définir la stratégie ESG, l’entreprise se fixe des objectifs quantifiés et un calendrier de mise en œuvre. Les objectifs doivent être alignés sur l'activité de l'entreprise et ses capacités d'action. Ainsi, un leader industriel pourra se concentrer sur la réduction de ses émissions carbone. Une société de services privilégiera, quant à elle, les enjeux sociaux tels que la diversité ou la formation des salariés.
Le succès réside en grande partie dans l'organisation interne. De nombreuses entreprises nomment un directeur développement durable (ou RSE), si ce n’est pas déjà fait, et créent un comité ESG au niveau du conseil d'administration. Avec une bonne gouvernance, les actions sont coordonnées au sein de l’entreprise, et la stratégie est mise en œuvre.
Reporting et communication ESG
Une fois la stratégie ESG sur les rails, le reporting ESG permet de mesurer les progrès réalisés. Cette démarche répond à des obligations réglementaires croissantes, notamment en Europe avec la CSRD, mais aussi aux attentes des investisseurs et des parties prenantes.
La collecte de données représente souvent le principal défi pour les entreprises. Elles doivent mettre en place des systèmes pour suivre leurs émissions de CO2, leurs indicateurs sociaux ou encore leurs pratiques de gouvernance. Plusieurs directions sont mobilisées : ressources humaines, achats, finance…
Une fois les informations collectées, les résultats peuvent être communiqués dans un rapport de durabilité. Ce document, qui présente la stratégie ESG, les objectifs, les actions menées et les résultats obtenus, doit répondre aux standards et à législations en vigueur.
Exemples de stratégies ESG
Les stratégies ESG varient selon les secteurs d'activité et les enjeux spécifiques de chaque entreprise.
Prenons 4 exemples :
Dans le secteur bancaire, le Crédit Agricole a ainsi développé des politiques d'exclusion sectorielles et lancé un fonds dédiés à la transition énergétique, dans une logique de finance responsable.
Les entreprises industrielles investissent sur la décarbonation de leurs activités. Schneider Electric s'est fixé l'objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2030 et a investi massivement dans l'efficacité énergétique de ses produits.
Dans l'agroalimentaire, Danone est devenue une entreprise à mission en 2020 et a obtenu la certification B-Corp, démontrant son engagement ESG. Elle s'est engagée à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Dans l’immobilier, Covivio affiche un patrimoine certifié environnementalement à 98,5 %. L’entreprise s’est engagée à réduire de 40 % ses émissions liées à l’immobilier à l’horizon 2030, en ligne avec la trajectoire SBTi.
Défis et perspectives de l'ESG
Limites et controverses
L'ESG fait face à plusieurs défis majeurs qui questionnent son efficacité.
À l’instar de la RSE, l’ESG n’échappe pas au procès en greenwashing. Et pour cause : certaines entreprises utilisent les critères ESG pour améliorer leur image sans changer leurs pratiques en profondeur. La multiplicité des standards et l'absence de contrôles suffisants encourageant ces dérives.
L’absence de standardisation pose également problème. Comme nous l'avons vu, une même entreprise peut obtenir des scores ESG très différents selon l'agence de notation. Comparer objectivement les entreprises est un véritable casse-tête pour les investisseurs.
Par ailleurs, l'accent mis sur les critères plutôt que sur l'impact réel suscite des interrogations qui vont crescendo. Certains experts soulignent que l'ESG mesure davantage la qualité des process et des politiques que l’impact réel. Ce qui permet à des entreprises comme Coca d’être bien notées sur le plan ESG.
Une autre approche de l’impact : investir dans les quotas carbone
Face aux critères ESG “théoriques”, une nouvelle approche privilégie les résultats réels. Car ce qui importe en fin de compte, c'est l'impact mesurable sur le monde physique : la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, l’évolution des températures ou encore le niveau de vie des populations.
Concrètement, cela peut se traduire par des investissements ciblés sur des résultats tangibles. En d’autres termes, choisir d'investir directement dans des mécanismes ayant un impact physique démontrable, plutôt que de s'appuyer sur des scores ESG incertains.
Les quotas carbone européens illustrent cette démarche : chaque quota acheté retire définitivement une tonne de CO2 du marché, contribuant directement à la réduction des émissions industrielles.
C’est ce que nous prônons chez homaio. Nous proposons aux investisseurs d'agir directement sur les émissions de gaz à effet de serre, tout en maximisant leur performance financière. Cette approche pragmatique privilégie l'impact mesurable sur les indicateurs physiques du changement climatique, offrant une alternative concrète aux investissements ESG traditionnels.
À retenir
L'ESG évalue les entreprises selon trois piliers : Environnemental, Social et Gouvernance.
Formalisé par l'ONU en 2004, l'ESG est devenu incontournable – qui plus est en Europe avec une réglementation comme la CSRD.
L'ESG fait face à des critiques croissantes : risques de greenwashing, absence de standardisation mais focus sur les process plutôt que sur l'impact réel.
De nouvelles approches privilégient l'impact physique direct : plutôt que de s'appuyer sur des scores ESG incertains, investir directement dans des mécanismes concrets comme les quotas carbone européens – ce que propose homaio.
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