Dans l'imaginaire collectif, investir se résume souvent à un arbitrage binaire : la sécurité des obligations ou la performance des actions. Ces deux piliers historiques constituent effectivement le socle de la plupart des portefeuilles, des fonds en euros aux ETF mondiaux.
Pourtant, pour l'investisseur moderne soucieux des enjeux climatiques, cette lecture traditionnelle est incomplète. Si comprendre la mécanique financière de ces actifs est indispensable, il est tout aussi crucial de saisir leur rôle dans la transition écologique.
Car choisir entre une action et une obligation, ce n'est pas seulement choisir un niveau de risque : c'est choisir la manière dont votre capital va interagir avec l'économie réelle.
Ce guide vous propose de décrypter ces deux classes d'actifs, non pas seulement sous l'angle du rendement, mais à travers une nouvelle grille de lecture : celle de l'impact.
1. Les Fondamentaux : Comprendre l'Action et l'Obligation
Avant d'aborder la dimension climatique, il est essentiel de maîtriser les mécanismes financiers, les risques et la fiscalité de ces deux instruments.
L’action, un titre de propriété d’une entreprise
Qu'est-ce qu'une action ?
Une action est un titre de propriété. Lorsqu’un investisseur achète une action, il devient de fait actionnaire d’une entreprise, c’est-à-dire copropriétaire, même de façon infinitésimale, de cette société. En contrepartie, il acquiert un ensemble de droits : un droit aux dividendes, un droit de vote en assemblée générale et un droit à l’information sur la vie et les résultats de l’entreprise.
Les actions sont négociées sur les marchés boursiers. Leur prix – ou plus exactement leur cours – fluctue selon le dynamisme entre l’offre et la demande. Mais des facteurs influent sur le ratio entre offre et demande : les perspectives économiques du pays et des marchés de l’entreprise, ses résultats financiers bien entendu ou encore le climat géopolitique de manière plus large.
Un investisseur qui achète des actions peut générer des gains financiers soit :
- En percevant des dividendes, à savoir la part des bénéfices redistribués aux actionnaires ;
- Par la plus-value réalisée en cas de revente.
En investissant dans un portefeuille d’actions d’entreprises, un investisseur mise sur leur croissance future, sur leur potentiel de croissance et de performance commerciales et financières. Il fait en quelque sorte le pari qu’elles vont performer sur leurs marchés grâce à différents leviers : leur compétitivité, leur capacité d’innovation, la hausse régulière de la demande pour leur offre ou encore l’internationalisation de leur activité.
L’action offre un potentiel de rendement élevé, mais naturellement incertain
Les actions sont réputées pour leur capacité à générer des rendements attractifs sur le long terme. Plusieurs études le démontrent. Un portefeuille d’actions détenus sur une période de 40 ans – entre 1982 et 2022 – a généré en moyenne plus de 10% de rendement. Une autre étude affirme la même chose : +10% de rendement sur le long terme.
Reste qu’il s’agit d’un horizon d’investissement de plusieurs décennies. Car sur le court voire très court terme, investir dans un portefeuille d’actions suppose de prendre en compte la possible forte volatilité intrinsèque à cette typologie d’investissement. Les cours d’entreprises peuvent en effet fluctuer de manière conséquente sur de courtes périodes. L’investisseur accepte donc de prendre en considération l’incertitude inhérente au principe de fonctionnement d’une action.
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L'obligation, un instrument de dette
Qu'est-ce qu'une obligation ?
L’obligation est un instrument de dette. En achetant une obligation, l’investisseur prête littéralement de l’argent à un émetteur – une entreprise, un État, une collectivité territoriale voire une institution comme la Banque européenne d’investissement.
En échange, l’émetteur s’engage à :
- Verser un intérêt régulier – appelé le coupon – pendant toute la durée de vie de l’obligation ;
- Rembourser le capital initialement investi à l’échéance.
La différence entre une action et une obligation, la distinction entre ces deux supports d’investissement réside dans le fait qu’en achetant une obligation, l’investisseur devient donc un créancier et non un propriétaire comme dans le cas d’une action.
Les obligations sont moins volatiles que les actions, mais pour des rendements moindres
Les obligations sont généralement perçues comme des actifs plus stables que les actions. Leur volatilité est en effet plus faible, surtout lorsque l’émetteur est un État ou une institution réputée. Mais leur rendement sur le moyen terme s’avère également plus faible. Sur 10 ans, il s’établit en moyenne à 3% voire 4%.
Toutefois, si l’investissement dans des obligations est présenté comme étant plus stable que celui réalisé à travers un portefeuille d’actions, il existe toujours des risques : risque de défaut de paiement et surtout, le risque de taux. Car lorsque les taux d’intérêt du marché augmentent, la valeur des obligations déjà émises tend à baisser, car elles deviennent moins attractives que les nouvelles émissions. Inversement, une baisse des taux renchérit la valeur des obligations en circulation.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’investir dans des actions par rapport à des obligations ?
Avantages des actions
- Un rendement potentiellement élevé sur le long terme
- La participation aux bénéfices des entreprises via le versement de dividendes
- Une liquidité élevée sur les marchés boursiers
Inconvénients des actions
- Une volatilité importante : si le cours peut augmenter rapidement, il peut également chuter sur le court et moyen terme.
- Un risque de perte du capital
- Des compétences en matière d’analyse des fondamentaux micro et macroéconomique sont nécessaires de la part de l’investisseur
Avantages des obligations
- La perception de revenus fixes et réguliers via les coupons
- Une volatilité moindre que celle des actions
Inconvénients des obligations
- Des rendements limités, souvent inférieurs à ceux des actions sur une longue période
- Une sensibilité aux taux d’intérêt, avec un effet direct sur les prix
- L’inflation peut éroder la valeur réelle des coupons
- Un risque de défaut de la part de l’émetteur - notamment pour les obligations d’entreprise
La fiscalité des actions et des obligations
La fiscalité des actions
Les dividendes et plus-values sur les actions sont soumis au PFU – prélèvement forfaitaire unique – appelé communément « Flat Tax » – au taux de 30 %. Il est possible d’opter pour l’imposition au barème de l’impôt sur le revenu, avec un abattement de 40 % sur les dividendes.
L’investissement via un PEA (Plan d’Épargne en Actions) permet de bénéficier d’une exonération d’impôt sur les plus-values (hors prélèvements sociaux) après 5 ans de détention.
La fiscalité des obligations
Les intérêts perçus sont également soumis au PFU de 30 %. Aussi, certaines enveloppes fiscales comme l’assurance-vie permettent d’optimiser la fiscalité après 8 ans, notamment sur les obligations en euros ou les fonds obligataires.
2. La lecture Climat : Financer vs Contraindre
C'est ici que l'approche Homaio se distingue. Pour un investisseur engagé, la question n'est plus seulement "combien ça rapporte ?", mais "quel est l'effet physique de mon argent ?".
Actions et Obligations classiques : Le levier du financement
Ces deux instruments servent traditionnellement le même objectif : apporter des capitaux aux entreprises pour qu'elles se développent.
- Actions Vertes : En investissant dans des secteurs comme les énergies renouvelables, vous financez la croissance des solutions de demain.
- Obligations Vertes (Green Bonds) : Vous financez une dette "fléchée". L'entreprise s'engage à utiliser cet argent spécifiquement pour des projets écologiques (ex: construire un parc éolien).
La limite de ce modèle :Investir en actions ou en obligations permet de financer la transition, mais ne garantit pas la réduction immédiate des émissions. Vous ajoutez de la capacité "verte", mais vous ne forcez pas nécessairement l'arrêt des activités "brunes".
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L'Innovation financière : L'obligation au service du carbone
C'est la spécificité d'Homaio. Pour rendre le marché du carbone accessible aux particuliers, nous utilisons un véhicule financier familier : l'obligation.
Mais attention, il ne s'agit pas d'une obligation classique qui finance une entreprise. C'est une obligation dont la valeur est indexée sur le prix du carbone.
- Une structure hybride : Juridiquement, vous détenez une obligation (un titre de créance). Mais économiquement, votre rendement ne vient pas du travail d'une entreprise, il vient de la performance d'une matière première réglementaire : le Quota Carbone Européen.
- L'impact direct (Contraindre) : Contrairement aux Green Bonds qui financent des projets, les obligations Homaio servent à acheter et stocker des quotas carbone.
- Résultat : Vous retirez des "droits à polluer" du marché. Vous raréfiez l'offre de CO₂ disponible, forçant mécaniquement les industries polluantes à réduire leurs émissions.
En résumé :
- Les Actions/Obligations classiques sont l'accélérateur (elles financent les solutions).
- L'Obligation Carbone Homaio est le frein (elle contraint la pollution en raréfiant les quotas).
- Un portefeuille cohérent a besoin des deux.
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3. Guide pratique : Comment choisir son allocation ?
Pour construire votre portefeuille en 2025, ne vous contentez pas d'empiler des produits. Utilisez cette grille de décision à 4 critères :
A. L'Horizon de temps
- Court terme (< 3 ans) : Privilégiez les obligations classiques à échéance courte ou les fonds monétaires.
- Long terme (> 8 ans) : Les actions sont historiquement performantes. Le carbone, bien que structuré en obligation, s'inscrit aussi dans ce temps long car il suit une tendance politique et économique structurelle (la décarbonation de l'UE d'ici 2030/2050).
B. La Tolérance au risque
- Prudent : Une majorité d'obligations d'État ou d'entreprises très solides (Investment Grade) pour stabiliser le capital.
- Dynamique : Une majorité d'actions pour la performance, et une poche "Carbone" pour la diversification, en acceptant la volatilité inhérente à ces marchés.
C. Le Rôle dans le portefeuille
- Revenu : Les obligations classiques (via les coupons).
- Croissance : Les actions de croissance et les obligations dans les quotas carbone Homaio (qui visent une appréciation du capital via la hausse du prix du CO₂, et non le versement d'un coupon régulier).
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D. L'Impact
C'est le nouveau critère indispensable.
- Impact indirect (Influence) : Actions. Vous votez pour changer l'entreprise de l'intérieur.
- Impact fléché (Projet) : Green Bonds. Vous financez une infrastructure précise.
- Impact direct (Réduction) : Obligations Homaio Vous déténez des droits d'émission.
4. Comparatif synthétique
| Critère |
Actions |
Obligations classiques |
Obligations dans les quotas carbone (Homaio) |
| Nature |
Propriété (capital) |
Créance (dette) |
Créance indexée sur le carbone |
| Rendement |
Dividendes + plus-value |
Coupons (intérêts) |
Appréciation du prix du CO₂ |
| Risque |
Élevé (volatilité) |
Moyen (taux & crédit) |
Élevé (volatilité du marché carbone) |
| Rôle climat |
Financer la croissance verte |
Financer des projets verts |
Contraindre les émissions |
Conclusion : Vers une architecture patrimoniale moderne
La vieille opposition "Actions contre Obligations" est dépassée. Pour l'investisseur du XXIe siècle, la question n'est pas de choisir l'un contre l'autre, mais de les assembler intelligemment.
Les obligations classiques apportent la stabilité, les actions apportent la performance liée à la croissance économique. Mais si votre objectif est d'aligner votre patrimoine avec une trajectoire climatique 1.5°C, ces deux piliers ne suffisent plus.
Grâce à l'ingénierie financière, il est désormais possible d'utiliser la sécurité juridique de l'obligation pour investir dans une troisième voie : la contrainte des émissions. En combinant la force de frappe financière des actifs traditionnels avec l'impact physique des quotas carbone, vous ne vous contentez plus de placer votre argent. Vous lui donnez un mandat clair.