La décarbonation est un enjeu majeur où la finance joue un rôle clé, finançant à la fois les industries polluantes et la transition énergétique. Les investisseurs peuvent influencer positivement en orientant leurs capitaux vers des investissements socialement responsables, des énergies renouvelables, des obligations vertes et des technologies bas-carbone, contribuant ainsi à réduire les émissions de CO2 et à soutenir une économie durable et éco-responsable. Investir dans les quotas carbone et choisir des banques vertueuses sont aussi des actions concrètes pour un investissement éthique et un avenir décarboné.
La décarbonation, c'est-à-dire la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), est l'enjeu majeur du 21e siècle - peut être même le plus grand défis de notre civilisation. Depuis la révolution industrielle, les concentrations de CO2 dans l'atmosphère sont passées d'environ 280 ppm (parties par million) à plus de 420 ppm en 2023, un niveau jamais atteint depuis au moins 800 000 ans. Le rythme d'accélération, lui, est unique dans l'histoire. Cette hausse extrêmement rapide des concentrations de GES est la cause première de l'augmentation des températures mondiales, avec un réchauffement de 1,1°C déjà établi (et une hausse de 1,5°C pendant plus de 12 mois consécutifs) par rapport aux niveaux préindustriels.
Le problème principal ? La combustion d’énergies fossiles. Les émissions mondiales de CO2 proviennent à 75 % de la consommation de charbon, de pétrole et de gaz naturel, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En 2022, le monde a rejeté environ 37 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, avec les secteurs de l’énergie, des transports et de l’industrie lourde étant les plus grands contributeurs. Si aucune action n’est entreprise, ce chiffre pourrait continuer à grimper, menaçant d'atteindre des niveaux de réchauffement bien au-delà de 2°C, avec des conséquences désastreuses pour l’économie et la biodiversité. D'ailleurs, il est possible que ce chiffre soit en fait sous-évalué, comme l'indiquerait des nouvelles observations satellites.
Les institutions financières jouent un rôle central dans ce système, en finançant massivement les entreprises les plus émettrices. Selon un rapport de Reclaim Finance, en 2022, les banques européennes seules ont investi près de 400 milliards de dollars dans les industries fossiles. Ce financement, s'il n'est pas redirigé, pourrait continuer à alimenter la crise climatique au lieu de favoriser la transition énergétique.
Pourtant, la finance peut également être la solution : en orientant les capitaux vers des projets durables, elle peut accélérer la décarbonation et encourager l'innovation verte. D'ailleurs, si les technologies de décarbonation sont disponibles et que les solutions sont connues, c'est le financement qui fait défaut. La finance est donc au cœur du réacteur : à la fois alimentant l'augmentation des émissions et espoir de la décarbonation.
Dans cet article, nous explorerons comment les décisions financières, notamment des particuliers, peuvent influencer les émissions et comment vos choix d'investissement peuvent jouer un rôle déterminant dans la réduction des émissions de CO2.
La décarbonation désigne l'ensemble des processus qui visent à réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, souvent dans le but de respecter les objectifs climatiques fixés par les Accords de Paris. Ces processus peuvent inclure:
1. la transition vers des sources d'énergie renouvelables ;
2. l'amélioration de l'efficacité énergétique; et
3. le développement de nouvelles technologies pour capturer, utiliser, ou stocker le carbone.
L'objectif principal de la décarbonation est de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, conformément aux engagements internationaux. Cela signifie une réduction drastique des émissions de CO2, avec l'ambition d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Ce processus ne concerne pas uniquement les gouvernements, mais également les entreprises et les investisseurs, qui jouent un rôle clé dans la manière dont les capitaux sont alloués.
La décarbonation est essentielle non seulement pour protéger nos écosystèmes et notre survie à moyen terme (rendements agricoles, événements climatiques extremes, température, etc), mais aussi pour assurer la viabilité à long terme de l'économie mondiale. En réduisant les risques liés aux événements climatiques extrêmes et en créant de nouvelles opportunités économiques (comme les énergies renouvelables ou les technologies propres), la décarbonation devient une opportunité plutôt qu'un coût.
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Les décisions financières sont au cœur du problème des émissions. Chaque projet industriel ou chaque entreprise requiert un financement, et selon les décisions d'allocation, les impacts climatiques varient. Par exemple, les investissements dans des projets d'énergie fossile (comme le charbon, le pétrole ou le gaz naturel) continuent à alimenter la croissance des émissions mondiales. Les banques, les investisseurs institutionnels et même les individus qui allouent leurs ressources financières à ces industries jouent, parfois sans le vouloir, un rôle dans l'augmentation des émissions. A l'inverse, si ces industries ne trouvent plus de financement, ou alors à un coût prohibitif, elles ne pourront pas continuer d'émettre.
Un rapport de Rainforest Action Network indique que les 60 plus grandes banques mondiales ont financé plus de 3,8 trillions de dollars dans des projets liés aux énergies fossiles depuis l'Accord de Paris en 2015. Ce genre de financement perpétue la dépendance aux énergies fossiles et retarde la transition vers un avenir décarbonné.
Une des manières les plus directes d'influencer les émissions via la finance est de mettre un prix sur le carbone. Cela peut se faire par le biais de taxes carbone ou de systèmes d'échange de quotas d'émission (SEQE ou ETS pour Emissions Trading Scheme). En fixant un prix au carbone, les entreprises sont incitées à réduire leurs émissions, car cela devient un coût supplémentaire pour elles.
Un exemple notable est le système d'échange de quotas d'émission de l'Union européenne (EU ETS), qui couvre près de 40 % des émissions de l'UE et oblige les entreprises à acheter des permis pour émettre du CO2. Plus les prix du carbone augmentent, plus les entreprises ont intérêt à investir dans des technologies propres. En conséquence, le financement de ces technologies devient de plus en plus attractif pour les investisseurs.
Homaio permet aux investisseurs privés de participer à ce mécanisme et d'accélèrer les trajectoires de décarbonation.
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Une approche stratégique consiste à canaliser les capitaux vers les industries qui ont le plus grand potentiel de réduction d'émissions. Les secteurs comme l'énergie, les transports, et l'industrie lourde (ciment, acier) sont responsables d'une grande part des émissions mondiales. Si les investissements sont dirigés vers des solutions bas-carbone dans ces secteurs — comme les véhicules électriques, les énergies renouvelables ou les technologies de captation du carbone — l'impact sur la décarbonation peut être significatif.
Les technologies de décarbonation telles que la captation et stockage du carbone (CCS), l'hydrogène vert, ou encore les réacteurs nucléaires de nouvelle génération peuvent jouer un rôle clé dans cette transition. Toutefois, ces technologies nécessitent des capitaux importants pour être développées et mises en œuvre à grande échelle. C'est là que la finance entre en jeu, en finançant ces innovations qui pourraient drastiquement réduire les émissions dans les décennies à venir. Pour l'instant, ces technologies ne sont pas déployées avec un rythme et une échelle suffisamment importante.
Pour les investisseurs, la décarbonation de leur portefeuille devient non seulement une question de responsabilité, mais également une stratégie rentable à long terme. En effet, à mesure que les réglementations se durcissent et que les préférences des consommateurs évoluent vers des produits plus durables, les entreprises fortement émettrices seront de plus en plus pénalisées. Inversement, les entreprises ayant une faible empreinte carbone bénéficieront d'une prime de marché.
De nombreux fonds d'investissement ont déjà commencé à intégrer des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leur stratégie, et les entreprises qui ne se conforment pas à ces standards risquent d'être exclues des portefeuilles. Par ailleurs, les banques commencent, timidement, à prendre des engagements pour ne plus financer les industries extractives, et ainsi accélérer l'avènement d'une économie bas carbone.
La finance joue également un rôle crucial dans le financement de la transition énergétique des entreprises. Les investisseurs peuvent soutenir des entreprises qui innovent dans les énergies renouvelables, la mobilité durable, ou les infrastructures vertes. Ces secteurs représentent non seulement des solutions à la crise climatique, mais aussi des opportunités de rendement attractif à long terme.
Les obligations vertes sont un autre exemple de mécanisme financier visant à soutenir la décarbonation. Ce type de titres permet aux entreprises et aux gouvernements de lever des fonds pour financer des projets écologiques. En 2021, les émissions mondiales d'obligations vertes ont atteint un record de 500 milliards de dollars, un signe que la finance verte prend de plus en plus d'importance.
En tant qu'investisseur individuel ou institutionnel, il existe plusieurs actions concrètes pour soutenir la décarbonation de l'économie :
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Bien sur, vous pouvez également investir dans les quotas d'émission européens avec Homaio. Homaio est à l'intersection entre la finance et le climat : nous concevons des produits financiers qui par nature associent un fort potentiel de rendement avec un impact réel et démontré sur les émissions. Si notre premier produit donne accès aux quotas d'émission, nous allons continuer à vous proposer des produits nouveaux et intransigeants.
La finance est à la croisée des chemins en ce qui concerne la décarbonation. Si elle a longtemps été un moteur des émissions de carbone à travers le financement des industries polluantes, elle détient également la clé pour accélérer la transition vers une économie plus propre et durable. En tant qu'investisseur, vos choix peuvent avoir un impact direct sur les trajectoires d'émissions mondiales. Et les choix d'investissement ou d'épargne sont surement ceux qui auront l'impact le plus important, le plus systémique.
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