Les autres pays disposent-ils d'un système d'échange de quotas d'émissions (SEQE) ?
La lutte contre le changement climatique nécessite une action concertée à l'échelle mondiale. La tarification du carbone s'étant révélée efficace au niveau local, les dirigeants des institutions internationales encouragent tous les pays à adopter de tels mécanismes. En conséquence, un nombre croissant de juridictions mettent en place leurs propres systèmes d’échange de quotas d’émission (SEQE).
L'appel à une action coordonnée
Maintenant que plusieurs systèmes de tarification du carbone à des échelles locales sont en place depuis plusieurs années, l’idée d’une adoption universelle du prix du carbone gagne de l’importance. Le changement climatique, en tant que problème global, requiert une réponse collective. En multipliant les SEQE à travers le monde, nous pouvons lutter plus efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre à une échelle planétaire.
La montée en puissance de la tarification du carbone
De plus en plus de pays adoptent la tarification du carbone, entraînant ainsi une augmentation significative des revenus générés. Par exemple, à compter de 2024, 36 juridictions dans le monde auront officiellement mis en œuvre un SEQE. Cette expansion est remarquable, sachant qu'il y a une décennie, seulement 7 % des émissions mondiales étaient couvertes par des mécanismes de tarification du carbone. Aujourd'hui, ce chiffre s'élève à 24 %, avec 19 % sous SEQE et 6 % supplémentaires sous des taxes carbone. En 2023, les revenus issus de la tarification du carbone ont atteint 104 milliards de dollars, réinvestis dans divers projets environnementaux pour une très grande partie.
L'émergence de nouveaux SEQE
Des pays comme la Turquie et le Brésil, préparent l’introduction de leurs propres systèmes de tarification du carbone, s'inspirant des succès d'autres régions. Par ailleurs, plusieurs pays réforment leurs systèmes déjà existants pour les rendre plus ambitieux, souvent en suivant le modèle européen. Par exemple, aux États-Unis, des discussions sont en cours sur la création d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières similaire au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l’UE.
Des stratégies adaptées aux économies locales
L'Union européenne, en tant que pionnière de la tarification carbone, partage son expertise du SEQE-UE pour encourager d'autres nations à développer leurs propres systèmes. Des initiatives internationales telles que le MACB visent à inciter d'autres pays à suivre cette voie. Toutefois, ces mécanismes doivent être adaptés aux dynamiques économiques locales - par exemple, certains pays préfèrent des approches innovantes et combinent des éléments de SEQE et des taxes carbone.
L'importance d’un prix carbone à la hausse à l’échelle globale
Il est important d’étendre la tarification du carbone à davantage de régions dans le monde, mais l'efficacité de ces systèmes repose aussi sur l'atteinte de prix suffisamment élevés. Actuellement, le SEQE-UE a le prix du carbone le plus élevé, mais, même lui, reste trop bas pour atteindre les objectifs climatiques de limitation du réchauffement en dessous de 2°C. Il est donc nécessaire que les prix du carbone augmentent dans tous les pays. Des estimations indiquent qu'un prix minimum entre 63 et 127 dollars par tonne est indispensable pour faire des progrès significatifs en terme de climat.
Pour lutter efficacement contre la crise climatique globale, il est important de multiplier les systèmes SEQE à l'échelle mondiale et de s'assurer qu'ils soient aussi robustes et efficaces que possible.