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Hiver 2022. Les températures chutent, les réserves de gaz s'amenuisent. Les prix de l'énergie flambent. La menace de pénuries et de coupures de courant dominent les gros titres et les journaux télévisés. L'Europe éternue, et le marché mondial de l'énergie tremble. Fidèle sismographe des prix de l'énergie, les secousses se transmettent sur le système d'échange de quotas d'émission de l'Union européenne (SEQE-UE). Bienvenue sur le grand échiquier du gaz : une histoire d'énergie, de géopolitique et de marchés financiers.
Dans cette édition du Homing Bird, nous décryptons tout ce qu'il faut savoir sur le marché du gaz, d'un point de vue européen.
Et pour le reste du monde, cela impacte tout : des prix à la consommation à la production industrielle, en passant par l’emploi, la stabilité politique et la souveraineté nationale.
Pourquoi l'Europe dépend tant du gaz naturel ?
Quels sont les dynamiques géopolitiques qui se jouent en coulisses ?
Comment les prix du gaz influencent ceux des EUA, et pourquoi cela ne sera pas toujours le cas ?
Quel est l'avenir du gaz en Europe ?
Vous découvrirez que sur le grand échiquier du gaz, des pays entiers peuvent être sacrifiés, exclus du marché et littéralement "débranchés". Que les prix du gaz peuvent être multipliés par dix en un rien de temps pour ensuite retomber aussi vite, mettant les économies et les sociétés sous tension. Et que les amis d’hier peuvent devenir les ennemis de demain, mettant à l’épreuve les alliances les plus solides.
Pourquoi l'Europe dépend-elle du gaz ?
L’Europe ne produit pas en son sein toute l’énergie dont elle a besoin : elle ne dispose tout simplement pas des ressources naturelles nécessaires. Elle produit seulement 44 % de son énergie et dépend des importations pour les 56 % restants. Son mix énergétique repose fortement (à 23 %) sur le gaz naturel, qui alimente les foyers, les industries et les réseaux électriques.
1.1 Production d’électricité
Environ 20 % des besoins électriques de l'Europe sont couverts par des centrales à gaz. Paradoxalement, le gaz est particulièrement important dans les pays qui dépendent fortement des énergies renouvelables, car celles-ci sont intermittentes. Le gaz comble le manque lorsque la production est faible et que le réseau électrique doit être équilibré. Les centrales à gaz, capables d’augmenter ou de réduire rapidement leur production, sont idéales pour répondre aux pics de demande.
1.2 Utilisation industrielle
Les industries utilisent le gaz comme source de chaleur ou comme matière première. Par exemple :
La production d’ammoniac, d’engrais ou d’hydrogène utilise le gaz comme matière première.
Des processus industriels comme la sidérurgie, la verrerie, la céramique ou la production de ciment nécessitent du gaz pour générer une chaleur élevée (supérieure à 1 000 °C).
Ces procédés ne peuvent être remplacés par l’électricité ou l’hydrogène sans investissements majeurs : pour ces industries, le gaz reste la solution la plus économique et efficace. Environ 20 à 25 % de l’énergie consommée par l’industrie européenne provient du gaz.
1.3 Chauffage résidentiel
Enfin, environ 40 % du chauffage résidentiel et de l’eau chaude en Europe dépendent du gaz naturel.
En tout, l’Europe consomme un volume impressionnant de 320 milliards de mètres cubes (bcm) de gaz par an, soit l’équivalent de 3 370 TWh d’énergie. Mais comme sa production locale de gaz diminue, elle est fortement dépendante des approvisionnements étrangers.
1.4 Abandonner le gaz : est-ce possible ?
Nous utilisons du gaz pour de nombreux usages, et nous en utilisons beaucoup. Mais pourrions-nous simplement… utiliser autre chose ?
Nous pourrions remplacer le gaz par du charbon pour produire de l'électricité, mais le charbon est deux fois plus émissif que le gaz pour une production énergétique équivalente. Cela va donc à l'encontre des objectifs de décarbonation européen. Le nucléaire, lui, reste contesté dans de nombreux États et l’infrastructure prend des décennies à développer. Enfin, comme nous l'avons vu, les énergies renouvelables sont intermittentes et, comme le nucléaire, elles nécessitent des ressources et un temps considérables pour voir le jour. Ainsi, même si l'opportunité de remplacement pour la production d'électricité est importante, cela ne se fera pas du jour au lendemain.
Pour le chauffage, le fioul et l'électricité peuvent tous deux être utilisés (à condition que l'électricité soit issue d'une source bas carbone), tout comme les pompes à chaleur ou les systèmes centralisés utilisant la biomasse ou la chaleur résiduelle. Cependant, le fioul émet davantage de gaz à effet de serre, et substituer une source d'énergie par une autre nécessite de rénover les logements, ce qui est coûteux et long. L'opportunité de remplacement existe, mais rien ne garantit qu'elle sera exploitée rapidement.
Quant aux processus industriels, le potentiel est limité. Les besoins d'investissement sont énormes, et les infrastructures ne sont pas encore assez matures, notamment dans le cas de l'hydrogène comme source alternative.
En résumé, nous allons continuer à avoir besoin de beaucoup de gaz. La question est donc : où va-t-on le trouver ?
Les acteurs entrent en jeu
2.1 La chaîne de valeur
Le gaz est toujours livré au client final (centrale électrique, usine, foyer) sous forme…gazeuse. Et il est toujours extrait des champs onshore ou offshore sous forme gazeuse également. Cependant, entre les deux, deux chemins différents peuvent être empruntés.
Le gaz de pipeline voyage à travers… des pipelines ! La chaîne de valeur est relativement simple. Le gaz est extrait, purifié et transporté sous forme gazeuse à haute pression par des pipelines traversant des terres et des mers. Il entre ensuite dans les réseaux de distribution régionaux, connectés aux utilisateurs finaux.
Le gaz naturel liquéfié (GNL), quant à lui, voyage par bateau, sur des navires spécialisés avec des réservoirs cryogéniques. Ici, le gaz est extrait, puis liquéfié, transporté, livré dans des ports et « regazéifié » dans des usines de regazéification. Il entre ensuite dans les réseaux de distribution régionaux.
Alors que le gaz de pipeline est limité par des itinéraires fixes, le GNL est pratique pour traverser les océans. Cependant, il nécessite une flotte de navires (650 navires dans le monde), des ports capables d’accueillir ces navires parfois encombrés, et des usines de regazéification qui doivent être construites. Ce sont autant de goulots d’étranglement pouvant créer des tensions sur le marché et contribuer à des pics de prix.
Historiquement, l’Europe préférait le gaz de pipeline, avec un approvisionnement abondant, bon marché et fiable. Voici les sources d'approvisionnement de gaz de l'UE en 2021 :
"L'Est" fait référence à la Russie.
Cependant, en 2022, l'Europe a été forcée de se détourner de la Russie et de se tourner vers le GNL.
2.2 Une dépendance héritée de la Russie
Pour comprendre pourquoi l’Europe a soudainement basculé du gaz de pipeline au GNL, il faut revenir sur l’histoire de l’infrastructure gazière européenne.
Dans les années 1950 et 1960, l’Union soviétique a découvert d’importantes réserves de gaz naturel et a lancé une extraction à grande échelle. Dans les années 1960, elle a construit un vaste réseau de pipelines à travers ses États satellites d’Europe de l’Est. Le pipeline "Brotherhood” était l’un d’eux, et il s’étendait jusqu’en Autriche, alors dans le bloc occidental.
Pendant la guerre froide, des États d’Europe occidentale comme l’Allemagne et l’Autriche considéraient le gaz soviétique comme fiable et abordable, et fournissaient à l’Union soviétique de la technologie et des infrastructures en échange de ce gaz, malgré les rivalités politiques. Cela a permis l’expansion du réseau de pipelines, avec l’Ukraine jouant un rôle clé en tant qu’État de transit entre la Russie et l’Ouest.
Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, les exportations de gaz sont devenues une source de revenus cruciale pour le nouvel état Russe, et les exportations vers l’Europe se sont intensifiées. Comme le gaz russe était moins cher et plus abondant que d’autres sources d’énergie, l’Europe a continué à se détourner du charbon et du nucléaire, augmentant sa dépendance au gaz naturel pour la production d’électricité, le chauffage et les processus industriels. De nouveaux pipelines ont été construits, comme les lignes Yamal, Blue Stream, et Nord Stream 1.
Dans les années 2000, le gaz russe représentait 40 % des importations de gaz de l’Europe, avec des disparités entre les pays : l'Allemagne, l'Italie et l'Autriche en étaient particulièrement dépendantes. La Russie a renforcé son emprise sur ces marchés en proposant des contrats à long terme à prix fixes. Malgré les avertissements sur cette dépendance excessive émis par d'anciens États soviétiques comme la Pologne, certains pays comme l'Allemagne ont poursuivi ces liens, construisant par exemple le gazoduc Nord Stream 2. Et lorsque les ambitions climatiques de l’Europe ont commencé à prendre forme au début des années 2000, le gaz s’est imposé comme une alternative évidente et immédiatement disponible au charbon.
2.3 Le tournant de 2022
Tout s’est arrêté avec l’invasion de l’Ukraine en 2022. L’Europe a imposé des sanctions sur le gaz russe et a cherché à réduire sa dépendance. En réponse, la Russie a réduit ses livraisons via des pipelines clés, démontrant ainsi sa puissance.
L’Europe s’est retrouvée menacée par une flambée des prix de l’énergie, des pénuries de gaz et des coupures potentielles d’électricité. Les prix ont été multipliés par dix, alimentant une inflation massive, une augmentation du coût de la vie pour les consommateurs, une instabilité politique et sociale, tout en pénalisant la production industrielle.
Les prix sont passés d’environ 20 €/MWh avant 2022 à 350 €/MWh à leur pic à la mi-2022.
L’Europe a cherché désespérément des alternatives, bouleversant ainsi les marchés mondiaux.
L’Europe éternue, le monde tremble
Lorsque l’Europe s’est détournée du gaz russe, elle a déclenché une ruée mondiale pour trouver des alternatives, remodelant les marchés de l’énergie et créant de nouveaux gagnants et perdants.
3.1 Maximiser la capacité des pipelines
Tout à coup, l’Europe devait remplacer d’importants volumes de gaz russe par d’autres sources. Elle s’est d’abord tournée vers ses autres partenaires : la Norvège, l’Algérie et l’Azerbaïdjan, qui fournissent également du gaz par pipeline. Bien que ces pays fonctionnaient déjà à pleine capacité, des accords ont été conclus pour augmenter les exportations et maximiser chaque capacité existante. Cependant, cela ne suffisait pas. Le véritable changement est venu du basculement vers le GNL.
3.2 Basculer complètement vers le GNL
Le facteur limitant ici était l’infrastructure : les installations de liquéfaction, le nombre de méthaniers, la capacité portuaire, les usines de regazéification et les réseaux régionaux.
Les installations de liquéfaction dans les pays exportateurs prennent des années à construire, tout comme les méthaniers et les ports.
Étant donné les trajectoires de décarbonation de l’UE, personne n’avait d’incitation à investir dans des usines de regazéification en Europe, compte tenu des 25 ans nécessaires pour amortir les investissements en capital face à l’absence d’une perspective stable et à long terme pour le gaz naturel.
Les terminaux GNL existants se concentraient en Espagne, en France et en Italie, mais pas en Allemagne, par exemple. De plus, les réseaux régionaux étaient conçus pour distribuer du gaz venant de l’Est via des pipelines russes, et non pour du gaz provenant de l’Ouest, par la façade atlantique. Construire les connexions jusqu’aux utilisateurs finaux et réorienter les flux de gaz représentait un défi en soi.
Enfin, le marché mondial était déjà tendu, avec peu d’excédents d’approvisionnement. L’Asie était un acheteur clé, en particulier la Chine, ce qui faisait grimper les prix du GNL.
3.3 Un effet de ciseaux sur l’offre et la demande
Malheureusement pour l’économie européenne, une partie de la solution a été la réduction de la demande. Concrètement, cela signifie que des industries énergivores comme la sidérurgie, la chimie et la production d’engrais ont réduit ou arrêté leur production à cause des prix exorbitants du gaz.
Et malheureusement pour l’environnement, certains pays ont aussi basculé de nouveau vers des centrales à charbon, voire des “peakers” - des centrales de pointe extrêmement polluantes.
Du côté de l’offre, une expansion d’urgence des d’infrastructures a été organisée avec le déploiement d’unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU), qui ont des profils de rentabilité long terme plus attractifs que les unités classiques car elles peuvent être déplacées en fonction de la demande. Des investissements ont également été réalisés dans les interconnexions transfrontalières pour améliorer la distribution régionale.
3.4 L’Amérique à la rescousse
En parallèle, les États-Unis ont intensifié leurs exportations de GNL vers l’Europe et le Royaume-Uni. Le boom du gaz de schiste des années 2000 et 2010 avait créé un excédent de gaz naturel, accompagné d’investissements massifs dans des terminaux d’exportation de GNL pour monétiser cet excédent. Ces terminaux étaient modulaires et évolutifs, et l’infrastructure était déjà disponible.
Les États-Unis s’appuient également sur des contrats spot plutôt que sur des engagements à long terme, ce qui leur a permis de rediriger des exportations destinées à l’Asie vers l’Europe sans violer leurs obligations contractuelles. Avec des prix du gaz extrêmement élevés en Europe et une proximité géographique réduisant les temps de transport, il était dans l’intérêt des États-Unis de soutenir leurs alliés. Le gouvernement américain a facilité cette transition en accélérant les autorisations d’expansion des infrastructures et en coordonnant avec l’UE pour sécuriser les livraisons de GNL.
3.5 Répercussions en Asie… et dans le monde
Inévitablement, les prix ont augmenté dans le monde entier, et la volonté de l’Europe de payer des prix records, subventionnée par les gouvernements pour alléger le fardeau des ménages et des industries, a eu des répercussions. Les pays moins riches d’Asie du Sud et du Sud-Est ont dû se tourner à nouveau vers le charbon et le pétrole.
Le redéploiement du GNL américain vers l’Europe a frappé durement les économies asiatiques, notamment les principaux importateurs comme la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde.
La Chine s’est tournée vers la Russie et le gaz de pipeline, effectuant essentiellement l’inverse de l’action de l’Europe.
Le Japon et la Corée du Sud ont mis en place des politiques d’économie d’énergie pour réduire leur consommation, tout en faisant face à des prix plus élevés.
L’Inde a renoué avec le charbon et le pétrole pour la production d’électricité, augmentant ses émissions de gaz à effet de serre.
Le Brésil a intensifié la production d’électricité hydraulique.
L’Europe a pu "acheter" sa sortie de la crise énergétique. Le Pakistan, en revanche, n’a pas eu cette chance. Dans le Punjab, les usines ont été forcées de fermer en raison de pénuries de gaz, affectant l’industrie textile vitale du pays. Des coupures de courant généralisées ont paralysé le pays. Le Bangladesh a vu des millions de personnes privées d’électricité, et l’Inde a fait face à des pénuries d’électricité en pleine vague de chaleur.
Les prix du gaz et des EUA
En Europe, les prix du gaz sont devenus le principal moteur des prix des quotas d’émission européens (EUA), avec une corrélation proche de 1 au cours du premier semestre 2024.
On remarque que les prix des EUA (en bleu) suivent les prix du gaz (en rouge) durant la première moitié de 2024 avant de se découpler pendant les mois d’été. Pendant l’hiver, la corrélation se renforce à nouveau.
4.1 Le basculement du charbon au gaz
Pour décider s’il est économiquement plus viable d’utiliser du charbon ou du gaz, les producteurs d’électricité considèrent :
Le prix du charbon,
Le prix du gaz,
Les émissions de CO₂ associées à chaque source.
Le charbon émet deux fois plus de CO₂ que le gaz pour une même quantité d’électricité produite. Par conséquent, les prix des EUA, qui doivent être achetés en quantité équivalente aux émissions, jouent un rôle clé dans cette décision.
Cela signifie que pour une unité d’énergie produite avec du charbon, deux fois plus de quotas d’émission doivent être achetés par rapport à une production avec du gaz. Cette relation a créé une forte corrélation entre les prix du gaz et ceux des EUA.
4.2 Décarbonation de la production électrique
Cependant, les centrales électriques ne sont pas les seuls acheteurs de quotas d’émission. Les industries, les compagnies maritimes et les compagnies aériennes en achètent également. À mesure que la part de la production électrique à partir de combustibles fossiles diminue, le poids du secteur de l’électricité dans le SEQE-UE diminuera également. Par conséquent, la part de la demande en EUA liée au basculement charbon-gaz diminuera, entraînant un découplage progressif entre les prix des EUA et ceux du gaz.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Alors que la Commission européenne a imposé des niveaux de stockage obligatoires dans toute l’UE pour éviter les pénuries ou les coupures d’électricité, les niveaux de stockage de gaz restent inhabituellement bas malgré une consommation plus faible. Les prix ont commencé à remonter, la demande mondiale continuant à exercer une pression sur l’offre, et le gaz russe continuant à être progressivement éliminé.
5.1 Le front Est de l’Europe
Le 1er janvier 2025, l’Ukraine a refusé de renouveler un accord de transit de cinq ans pour les approvisionnements en gaz russe à destination de l’Europe. Cet accord datait de 2019 et représentait encore 5 % des importations totales de gaz. C’était le dernier pipeline transportant du gaz sibérien vers l’Europe.
En plein hiver, alors qu’une vague de froid sévissait et que la production d’électricité éolienne était réduite (faible vent), cette décision a provoqué une frénésie sur les prix du gaz. Gazprom, qui perd environ 6 milliards de dollars par an à cause de cette décision ukrainienne, a riposté en coupant le gaz à la région moldave contrôlée par la Russie, la Transnistrie. Cela a engendré une crise énergétique artificielle, privant 450 000 personnes de gaz, d’eau chaude et de chauffage, et forçant toutes les industries à fermer (cela se passe actuellement, en janvier 2025).
5.2 Le front Ouest de l’Europe
Pendant ce temps, les États-Unis, sous la présidence de Trump, menacent l’Europe de tarifs douaniers si elle ne s’engage pas à acheter encore plus de GNL américain. Cela crée un nouveau cercle de dépendance, avec un partenaire commercial plus agressif qui cherche à sécuriser les débouchés pour son industrie gazière en expansion, quitte à recourir à la coercition économique.
Comme le montre la carte ci-dessous, le gaz de pipeline vers l’Europe a pratiquement cessé, avec 0 mcm/jour cette semaine, tandis que les flux de GNL représentent 44 % de toutes les importations de gaz, le reste étant réparti entre les routes du nord (mer du Nord) et les routes nord-africaines.
On constate que les terminaux GNL sont concentrés sur la côte atlantique, ce qui crée de forts déséquilibres géographiques.
5.3 Les gagnants et les perdants sur le Grand Echiquier du Gaz
Gagnants :some text
La Norvège et l’Algérie ont bénéficié de l’augmentation des exportations de gaz par pipeline vers l’Europe.
Le véritable gagnant est cependant les États-Unis, qui ont capté une part importante du marché européen du GNL.
Perdants :some text
Les pays asiatiques et sud-américains ont été exclus du marché à cause des prix élevés, ce qui a eu des impacts drastiques sur leurs économies et populations.
Cette semaine encore, des méthaniers au départ des US et à destination de l’Asie ont changé de cap à mi parcours pour aller vers l’Europe, attiré par les prix plus élevés, et pénalisant l’accès énergétique asiatique.
Pour l’Europe, le défi reste entier : elle a troqué un "tyran énergétique" pour un autre, et devra continuer à réduire structurellement ses besoins en gaz. La politique climatique de l’Europe, axée sur l’efficacité énergétique, l’expansion des renouvelables et le déploiement des pompes à chaleur, peut être le moteur de ce changement.
Et chez Homaio, nous sommes là pour vous aider à décrypter ces dynamiques et prendre des décisions éclairées.
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