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Baromètre de l’épargne responsable : les Français et l’investissement responsable

Résumé

Le baromètre de l'épargne responsable révèle un intérêt croissant des Français pour les placements durables, malgré une méconnaissance des produits. L'article explore les défis, les labels (ISR, Greenfin), les nouvelles approches comme l'achat de quotas CO2, et l'importance de la transparence pour une finance réellement transformative. Les jeunes sont plus ouverts, mais les plus de 45 ans détiennent les portefeuilles les plus importants. L'éducation financière et une réglementation claire sont essentielles pour démocratiser l'épargne responsable.

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Face à l’urgence climatique et aux tensions sociales croissantes, l’épargne responsable s’impose comme une réponse concrète. Mais où en sont vraiment les Français dans cette transition ?

Une sensibilité affirmée, mais une méconnaissance persistante

Les Français se déclarent de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux et sociaux, selon le Baromètre de l’épargne responsable, mesuré annuellement par La Banque Postale et Cashbee.

Restons mesurés dans nos propos : pour la grande majorité des épargnants, la sécurité, la liquidité et le rendement d’un placement occupent toujours le podium de leurs priorités. Mais l’aspect vertueux de leur portefeuille gagne en importance, année après année.

Selon les derniers baromètres, plus de 7 Français sur 10 affirment vouloir donner du sens à leur épargne. Mais il est clair que le concept reste encore relativement vague. Ainsi, à peine un quart d’entre eux sait réellement ce qu’est un fonds labellisé ISR (Investissement Socialement Responsable).

Ce paradoxe illustre un point clé : l’intérêt pour l’épargne responsable est bien réel, mais il se heurte à une méconnaissance des produits, à une défiance vis-à-vis des performances, et parfois à une certaine complexité perçue.

Sans surprise, les plus jeunes (18-35 ans) se montrent les plus ouverts à ces nouvelles formes d’investissement. Mais ce sont souvent les plus de 45 ans qui détiennent les portefeuilles les plus étoffés, créant un décalage entre intentions et réalité. Là aussi, c’est logique : les jeunes générations épargnent peu ou pas, tout simplement parce qu’elles sont encore étudiantes ou viennent à peine de rentrer dans le monde du travail. À l’inverse, les quadragénaires et quinquagénaires occupent souvent des postes à hauts revenus, leur donnant une capacité d’épargne bien plus importante.

Une offre en développement, mais encore difficile à lire

Les solutions d’investissement responsable se multiplient : assurance-vie labellisée ISR, Greenfin, ESG, Finansol, fonds article 8, fonds article 9, obligations vertes, ETF thématiques durables, produits solidaires, etc. Pourtant, les Français peinent à s’y retrouver.

En cause : le foisonnement des labels (ISR, Greenfin, Finansol…) constitue une source de confusion et parfois de frustration. D’autant plus que les règles adoptées par les fournisseurs de labels pour juger des qualités vertueuses d’un fonds changent dans le temps, et ne sont pas nécessairement cohérentes entre elles.

Certains produits, bien que prometteurs sur le papier, souffrent encore d’un manque de clarté sur leur réel impact environnemental ou social. Les attentes des épargnants évoluent : il ne suffit plus d’exclure le charbon, il faut désormais démontrer des résultats tangibles et mesurables.

Acheter des quotas de CO₂ : une épargne qui freine directement la pollution

Parmi les produits les plus innovants et radicaux, on trouve une approche encore méconnue du grand public : l’achat de quotas d’émission de CO₂ européens (ou EUAs, pour European Union Allowances).

Ce système repose sur le marché carbone de l’Union Européenne (EU ETS), qui impose un plafond d’émissions aux industries les plus polluantes. Ces entreprises doivent acheter des quotas pour pouvoir émettre du CO₂. Le nombre de quotas disponibles est réduit chaque année par construction, augmentant leur rareté… et incitant ainsi à réduire les émissions.

Or, ces quotas sont – depuis peu – également accessibles aux particuliers, via certaines plateformes ou fonds spécialisés. En achetant et en conservant ces quotas sans les revendre, l’épargnant les retire du marché, empêchant ainsi leur utilisation par une entreprise polluante. En somme : chaque quota détenu est une tonne de CO₂ qui ne sera jamais émise.

Cette démarche offre une façon très directe et tangible d’avoir un impact. Elle est parfois qualifiée d’“épargne militante”, et peut séduire les épargnants souhaitant aller au-delà de la finance verte classique, en quête d’un placement “pur” pour contribuer directement à la lutte contre le réchauffement climatique. On peut également souligner les vertus de diversification de ce placement d’un type nouveau. Si ce type d’investissement reste marginal et encore peu connu aujourd’hui, cette classe d’actifs semble promise à un avenir intéressant.

Vers une épargne réellement transformative ?

L’une des critiques majeures adressées à l’investissement responsable est le greenwashing : des produits maquillés en durables, mais sans impact réel. Pour regagner la confiance, les gestionnaires d’actifs doivent offrir plus de transparence, et surtout mesurer l’impact extra-financier de leurs fonds.

Certaines initiatives vont dans ce sens : fonds à impact avec indicateurs chiffrés, publication d’empreintes carbone, scoring ESG public… L’idée n’est plus seulement de “moins nuire”, mais bien de “contribuer positivement”.

De plus en plus, les Français veulent des preuves : combien de tonnes de CO₂ évitées ? Combien d’emplois inclusifs créés ? Combien de projets à impact financés ? La finance responsable doit parler clair et chiffres.

Les institutions et les régulateurs jouent un rôle décisif

Pour accompagner ce mouvement, les banques, assureurs, plateformes d’épargne et conseillers doivent jouer leur rôle d’intermédiaires pédagogues. Trop souvent, l’investissement responsable reste un produit de niche, proposé aux seuls initiés.

Côté réglementaire, l’Union Européenne pousse dans la bonne direction : taxonomie verte, obligations de transparence SFDR, notation ESG harmonisée… Ces normes visent à mieux encadrer les discours et garantir la crédibilité des produits durables.

L’éducation financière reste enfin un pilier central. Sans compréhension des mécanismes, l’épargne responsable ne pourra devenir un réflexe de masse.

Un écosystème encore flou, mais qui intrigue de plus en plus d’épargnants

L’épargne responsable séduit de plus en plus de Français, mais sa démocratisation passe par un triptyque essentiel : information, transparence, accessibilité – auquel on pourrait ajouter l’harmonisation des critères, afin de renforcer la confiance des investisseurs dans le fait que leurs placements responsables sont réellement impactants, et ce dans la durée.

Dans ce cadre, des solutions comme l’achat de quotas carbone montrent qu’il est possible d’aller plus loin, en liant finance personnelle et impact environnemental réel.

Investir devient alors un acte engagé, un levier puissant au service d’une transition juste et durable. Épargner, c’est voter avec son argent. Et ce vote-là, chaque Français peut le faire… dès aujourd’hui.

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