L’inflation correspond à la hausse générale des prix dans une économie. Lorsqu’elle devient trop forte ou instable, elle réduit le pouvoir d’achat et influence directement les rendements financiers, en particulier ceux des obligations. Les banques centrales réagissent en ajustant leurs taux d’intérêt, ce qui peut déclencher des cycles haussiers ou baissiers sur les marchés.
Un taux d’inflation faible et stable — généralement autour de 2 % — est considéré comme sain pour une économie moderne, et constitue l’objectif officiel de banques centrales comme la Banque centrale européenne (BCE) ou la Réserve fédérale américaine (Fed).
En revanche, une inflation élevée ou instable crée une forte incertitude économique et un risque accru.
Elle affecte directement les portefeuilles d’investissement en diminuant la valeur future de la trésorerie et des actifs à revenu fixe.
C’est pourquoi les marchés financiers suivent les données d’inflation avec une grande attention : elles sont souvent un indicateur avancé des changements de politique monétaire.
Comprendre les causes et effets de l’inflation
La compréhension des mécanismes de l’inflation est essentielle pour la répartition d’actifs (asset allocation) et la gestion des risques.
Voici les principaux concepts à connaître :
1. Mesure de l’inflation
L’indicateur le plus utilisé est l’indice des prix à la consommation (IPC / CPI), qui mesure l’évolution moyenne du prix d’un panier de biens et services courants.
2. Inflation par la demande (demand-pull inflation)
Elle se produit lorsque la demande globale dépasse la capacité de production de l’économie, entraînant une hausse des prix.
On résume souvent ce phénomène par l’expression :
« Trop d’argent pour trop peu de biens. »
3. Inflation par les coûts (cost-push inflation)
Elle résulte d’une augmentation des coûts de production — salaires, matières premières, énergie, etc.
Les entreprises répercutent alors ces hausses sur les consommateurs afin de préserver leurs marges.
4. Réaction des banques centrales
Pour lutter contre une inflation élevée, les banques centrales relèvent leurs taux d’intérêt.
Cette hausse rend le crédit plus coûteux, freine l’activité économique et réduit la demande, contribuant ainsi à modérer la hausse des prix.
Ces décisions de politique monétaire sont parmi les facteurs les plus puissants des cycles de marché.
Exemples concrets
1. Érosion du rendement des obligations
Un investisseur détient une obligation d’État offrant un coupon fixe de 3 % par an.
Si l’inflation atteint 5 %, le rendement réel devient –2 %.
Autrement dit, le pouvoir d’achat de cet investissement diminue, malgré le paiement du coupon nominal.
2. Déclencheur d’un marché baissier
Face à une inflation atteignant 8 % en zone euro, la BCE procède à plusieurs hausses brutales de taux d’intérêt.
Cette politique, bien que nécessaire pour maîtriser les prix, pèse sur les marchés actions : les investisseurs anticipent un ralentissement de la croissance des entreprises et un risque accru de récession.
3. Impact sur les bénéfices des entreprises
Un constructeur automobile subit une hausse de 20 % du coût de l’acier et des semi-conducteurs en raison de tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
L’entreprise doit alors choisir entre :
- absorber ces coûts, au détriment de sa rentabilité, ou
- augmenter ses prix, au risque de freiner la demande.
Les investisseurs surveilleront attentivement ses résultats trimestriels pour évaluer l’impact de l’inflation sur ses marges.