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Les permis carbone européens ont commencé par être un simple outil politique pour devenir un outil financier mature et sophistiqué.
Dans l’histoire des quotas partie 1 et 2,nous avons expliqué que le système d’échange de quotas européen est un outil politique utilisé pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Aux premiers stades du marché, il y avait un excès d’offre ce qui maintenait des prix bas. Mais ces dernières années, les régulateurs ont boosté le prix des quotas en réduisant significativement, le nombre de permis disponibles.Ce changement permet à l’UE de se rapprocher de ses objectifs climatiques. Pour consolider davantage le marché des quotas de CO2 européens, l’UE libéralise le marché. L’objectif ? Que les mécanismes de stabilisation propre aux marchés libres s'appliquent au marché des permis carbone européens.
Jusqu’en 2018, les quotas de CO2 ne pouvaient être échangés que par un nombre restreint d’acteurs. Seules les entreprises qui avaient besoin d'acheter des permis carbone afin de matcher leurs émissions de CO2 pouvaient participer au marché. Mais en 2018, la directive sur les instruments financiers des marchés (MiFID II) a reclassé les permis carbone européen en instruments financiers. Actant ainsi la participation aux marchés, des banques, des fonds et autres sociétés d’investissement.
Dans les années suivantes, un nombre grandissant d’instruments financiers liés aux carbone sont arrivés dans le monde du trading. De grands émetteurs ont créé des trackers permettant à leur clients, des investisseurs professionnels et institutionnels de s’exposer aux prix des quotas.
Ces investisseurs ne pouvaient alors pas détenir physiquement des quotas, mais uniquement profiter de l’appréciation structurelle du marché, à travers des produits dérivés. Il y a par exemple, The Barclays Carbon ETN(2019) ou le KraneShares ETF(2021). Le marché des quotas était devenu une nouvelle classe d'actifs.
Dans ce contexte, le marché a été de plus en plus surveillé par les autorités afin de prévenir les abus. On peut donner l’exemple de deux directives mis en place la Market Abuse Regulation (MAR) ou la Criminal Sanctions for Market pour contrôler le marché. Cette surveillance a créé de la réassurance parmi les participants, augmentant ainsi la crédibilité du marché des quotas de CO2.
Le volume d'échange des quotas est passé de 180 milliard d’euro en 2018 à 750 milliards en 2022, dû notamment à l’augmentation du prix des quotas. Le nombre d'acteurs participants au marché a lui aussi augmenté significativement. passant de 350 à 800 participants. Le marché compte plus de participants mais également plus de diversité. Cette variété est synonyme d’un plus grand nombre de stratégie d’investissement, d’opinions, de comportement de tradings tous ces éléments amène à une stabilisation du prix.
Des activités hétérogènes sont aussi source d’une plus grande liquidité. Il y a plus de transactions, il est donc plus facile d’entrer et de sortir du marché. Car les participants différents ont des horizons d’investissement différents. Il y a également moins de variation extrême des prix dû à une importante activité passagère. Par exemple, le nombre de fonds d’investissement participant au marché a augmenté d’une cinquantaine à plus de 350 entre 2018 et 2021.
En 2022 environ 65%des acteurs du marché secondaire des permis carbone européens sont des acteurs financiers.
La volatilité est un concept clé lorsqu'il s’agit d'évaluer un actif financier, cette donnée nous permet de mieux comprendre à quel point les prix évoluent à la hausse ou à la baisse. Les investisseurs selon leur appétence au risque, sont près à accepter une volatilité plus ou moins élevée. Les plus prudents, prennent peur lorsque les prix évoluent rapidement , ils craignent une baisse importante du prix. Mais d'autres, au contraire, comme les spéculateurs ou les traders, apprécient des variations importantes du prix sur le court terme. Ils peuvent acheter à bas coût et revendre plus cher, rapidement et régulièrement. Ce qui permet de maximiser ses gains.
Étudier les caractéristiques financières du marché des permis carbone européen entre 2019 et 2022 est tout particulièrement pertinent. En effet en 2019, la commission européenne a mis en place des mécanismes de stabilisation de l’offre. Ainsi entre 2019 et 2022 la volatilité des quotas de CO2 européen s’est établie à 2,9% à comparer à la volatilité de 1,2% des actions ou du gaz naturel 5%. Les marché carbone à la croisée de nombreux enjeux, législation, énergie, production industrielle… sont actifs dépendant de nombreux facteurs. C’est ce qui explique sa volatilité moyenne.
Cependant la volatilité des permis carbone européens est demeurée plutôt stable au cours des années passées. Le graphe suivant montre dans quel intervalle se trouve les rendements sur 5 jours du marché. On remarque que cet intervalle n’est pas très large, malgré de nombreux évènements macro-économique qui auraient pu significativement affecter les prix , on pense entre autres à la guerre en Ukraine ou au Covid.
Au fil des années, le marché des permis carbone européen est devenu de plus en plus sophistiqué et mature. Il a démontré sa capacité à résister à des chocs macro économiques. Les changements menés par les régulateurs font des quotas de CO2 de l’UE un outil législatif pour réduire les émissions de CO2 mais également un investissement. D’abord très restreint, le marché s’est libéralisé, il est aujourd'hui similaire à un marché de matière première.
Homaio vient ajouter sa pierre à l’édifice de la libéralisation du marché des quotas de CO2 en permettant au particulier d’investir pour la première fois dans les permis carbones de l’UE, et ainsi de combiner rendement et impact. Si vous souhaitez investir c’est ici.
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